Seigneur tu sais mieux que moi que je vieillis,
et qu'un jour je ferai partie des « vieux ».
Garde-moi de cette fatale habitude
de croire que je dois dire quelque chose
à propos de tout et en toutes occasions.

Débarrasse-moi du désir obsédant
de mettre en ordre les affaires des autres.
Rends-moi réfléchi mais non maussade,
serviable mais non autoritaire.

Il me paraît dommage de ne pas utiliser
toute ma vraie réserve de sagesse
mais tu sais, Seigneur,
que je voudrais garder quelques amis.

Retiens-moi de réciter sans fin des détails,
donne-moi des ailes pour parvenir au but.
Scelle mes lèvres sur mes maux et douleurs,
bien qu'ils augmentent sans cesse
et qu'il soit de plus en plus doux,
au fil des ans, de les énumérer.

Je n'ose pas te demander
d'aller jusqu'à prendre goût
au récit des douleurs des autres,
mais aide-moi à les supporter avec patience.

Je n'ose pas te réclamer une meilleure mémoire,
mais donne-moi une humilité grandissante
et moins d'outrecuidance lorsque ma mémoire
se heurte à celle des autres.

Apprends-moi la glorieuse leçon
qu'il peut m'arriver de me tromper.
Garde-moi, je n'ai pas tellement envie de sainteté,
certains saints sont si difficile à vivre !
Mais une vieille personne amère est assurément
l'une des inventions suprêmes du diable.

Rends-moi capable de voir ce qu'il y a de bon
là où ne s'y attendait pas
et de reconnaître des talents chez des gens
où l'on n'en voyait pas.
Et donne-moi la grâce pour le leur dire.

Une religieuse anglaise de XV11e siècle

 

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