Pourquoi bénir alors qu’il est si facile et si naturel de maudire ceux qui nous agressent ?

Le "sage" rapportait à un groupe d’élèves que la bonne action la plus profitable consistait à prier pour ses ennemis, et qu’en les maudissant (comme le fait le commun des mortels), on se faisait beaucoup plus de mal à soi qu’en les bénissant. Un des élèves avoua ne pas comprendre, puisqu’une malédiction bien visée pouvait détruire un ennemi.

Alors Tierno utilisa la parabole des oiseaux blancs et noirs :

« Imaginez, dit-il, deux murs face à face, chaque mur étant percé d’une multitude de petits trous où nichent des oiseaux noirs et blancs. Les premiers sont nos mauvaises pensées ou paroles, les deuxièmes nos bonnes pensées ou paroles. Les oiseaux, comme les trous, ont des formes légèrement différentes : les noirs ne peuvent entrer que dans les trous noirs, les blancs ne nicher que dans les trous blancs. »

Puis Tierno imagine deux hommes qui se considèrent comme ennemis, Ali et Youssouf. Un jour, persuadé qu’Ali fomente du mal contre lui, Youssouf lui décoche une mauvaise pensée. Par cet acte, il lâche un oiseau noir, qui libère du même coup un trou de la même couleur. La pensée-oiseau noire de Youssouf s’envole vers le mur d’Ali, à la recherche d’une niche noire inoccupée adaptée à sa forme. Imaginons maintenant qu’Ali n’a pas répliqué en envoyant une mauvaise pensée (oiseau noir). Donc aucune niche noire ne sera libre. Ne trouvant d’endroit où nicher, l’oiseau noir de Youssouf reviendra vers son trou d’origine, ramenant le mal dont il était chargé. N’ayant pas réussi à faire de mal à Ali, il en fera à Youssouf, car le mal ne reste jamais inactif, même (et surtout) à l’égard de celui qui lui donne naissance.

Si par contre, Ali rentre dans le jeu de son adversaire présumé (car tout ceci se déroule au niveau subjectif, dans l’imagination des deux hommes), et émet lui aussi une mauvaise pensée, il libère du même coup un trou noir dans lequel l’oiseau noir de Youssouf pourra se loger et déposer une partie de la charge de mal dont il est porteur. Dans le même temps, la pensée agressive d’Ali se sera envolée vers le mur de Youssouf et aura déposé sa charge de haine dans le trou libéré par l’oiseau noir de Youssouf. Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et contribué à détruire la personne à laquelle ils étaient destinés.

Mais, ajouta Tierno, une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à leur nid d’origine, car il est dit : « toute chose retourne à sa source ». Le mal dont ils étaient chargés n’étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs.

L’auteur d’une mauvaise pensée, d’un mauvais souhait ou d’une malédiction est donc atteint à la fois par l’oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir.

La même chose se passe bien sûr avec les oiseaux blancs. Si quelles que soient les circonstances, nous n’envoyons que de bonnes pensées, des bénédictions, alors même que notre ennemi nous envoie juste le contraire, ses oiseaux noirs ne trouveront pas où se loger, et nos oiseaux blancs reviendront à nous, renforcés et stimulés par l’exercice qu’ils auront eu en volant dans les cieux souvent agités de la pensée humaine. Mais les oiseaux noirs de notre opposant retourneront au plus vite chez leur expéditeur.

« Ainsi, conclut Tierno Bokar, si nous n’émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être. C’est pourquoi il faut toujours bénir ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d’apaisement mais encore elle revient vers nous, un jour ou l’autre, avec tout le bien dont elle était chargée ».

C’est pour cela qu’aimer inconditionnellement est l’activité la plus importante dans tout l’univers, la plus apte à produire le bonheur le plus profond! Si le fond de notre être est amour, alors aimer est simplement l’expression la plus authentique, la plus naturelle de notre identité profonde. Et ce faisant, nous découvrons que c’est aussi un merveilleux chemin vers le bonheur, la santé et la plénitude totale.

Parole d’un sage africain contemporain nommé Tierno Bokar.

Source :

Extrait du livre de Pierre Pradervand
Vivre sa spiritualité au quotidien
Éditions Jouvence - Pierre Pradervand

Trouvé sur le blog : Les passeurs

 

 

 

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