Fleming, ce bon vieux fermier écossais, à la fin d'une longue journée dans ses champs, revenait à l'étable dételer sa « wagon », vider son chargement de betteraves... quand il entend des supplications, des cris d'appel d'un enfant en panique qui semble mal pris.

La brunante qui s'est déjà installé ne facilite pas la recherche. Ce sont les pleurs de l'enfant qui l'orientent : un jeune garçon - comment a-t-il fait son compte ? - est tombé dans la fosse à purin, derrière la grange. Épuisé, le jeune se prépare à une mort certaine. À plus tard les betteraves et le dételage de son cheval...

Fleming court chercher corde et échelle et n'hésite pas à descendre dans la fosse, à saisir à bras le corps l'enfant pour le sortir de cette impasse.

Madame Fleming a vite fait de laver l'enfant, de le revêtir des habits de son propre fils, et le fermier Fleming de ramener chez lui son « protégé », se contentant de le déposer devant la luxueuse maison que le garçon lui a indiquée... et hop ! ... retour à la ferme.

Le lendemain, dans cette pauvre région, la surprise est grande de voir une joli fiacre s'arrêter devant la masure des Fleming :

- Je suis le père de l'enfant que vous avez sauvé d'une mort certaine. Je veux vous remercier de votre geste et (en fouillant dans la poche de son veston) vous repayé « votre bonté ».

- Pas question que j'accepte de l'argent en échange de ce que j'ai pu faire, répond Fleming. C'est tout simplement normal...

Au même moment, le jeune Fleming sort de la maison pour voir son père. Présentation du fils et du bourgeois, alors que madame Fleming arrive avec les vêtements bien lavés et repassés pour les remettre au monsieur distingué qui les visite.

Celui-ci de dire :

- Je vais faire un marché avec vous. Permettez-moi de donner à votre fils la même éducation que je veux donner au mien. Si le fils ressemble à ses parents, nul doute qu'il sera un grand homme !

Le fils a gradué du St Mary's Hospital School de Londres et est connu comme le découvreur de la pénicilline : Sir Alexander Fleming. Quelques années après cette fabuleuse découverte, le fils du noble qui a payé ses études fut sauvé d'une pneumonie mortelle grâce à la pénicilline.

Le noble en question s'appelait Lord Randolph Churchill et le fils deux fois sauvé par les Fleming, Sir Winston Churchill.

Bonté, altruisme et gratuité ressemblent au « boomerang » : on le lance et après un certain temps, un certain chemin, il nous revient...

On lance nos cris d'appel, on agit avec droiture et bonté, on sème des actes de paix, et voilà que d'étrange façon, une main invisible mais présente nous renvoie, à Sa façon, bonté pour bonté, amour pour amour... le « boomerang » qui aurait été trouvé par des aborigènes d'Australie. Je ne serais pas surpris que le Sacré-Coeur y soit pour quelque chose sans cette découverte merveilleuse et qui « sauve » encore plus de vies que la pénicilline.

Clifford Cogger

 

   
   

 

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