UN TEMPS POUR CHAQUE CHOSE

Il faut être solidement armé moralement pour vivre de longues vacances où la flânerie occuperait la meilleure sinon toute la place. Rien n’est plus propice à l’ennuie, à l’apparition de toutes sortes d’inquiétudes que de laisser le temps se dérouler sans rien faire.

Si les sens s’aiguisent et s’affinent et si la pensée se développe dans le silence et la réflexion, les uns s’émoussent et l’autre se dilue dans l’inaction totale. Ce n’est pas pour rien que dans les cloîtres une large part du temps est consacrée au travail, à l’étude et à la lecture.

Quand le corps est occupé, l’esprit suit. On oublie plus facilement ses maux physiques et moraux dans l’action. Accomplir nous procure de la satisfaction, nous valorise et stimule notre enthousiasme.

Qui n’est pas heureux, après un long congé ou un repos forcé, de pouvoir retrouver son univers familier ou ses activités régulières. Mais se jeter avec frénésie dans l’action sans se ménager des moments de détente ne serait pas non plus une manifestation de grande sagesse.

La mesure est un signe de bon sens et un gage d’équilibre. Celui qui par exemple, prend sa retraite sans avoir planifié ou même prévu son emploi du temps, y perd des plumes comme on le voit souvent, ou se retrouve désemparé devant une vie vide de tout intérêt. La perspective d’heures interminables de télévision n’a rien de bien exaltant.

Nous sommes faits pour créer et agir. Nous tirons notre bonheur de ce que nous sommes et faisons pour les autres et pour nous mêmes. Nous sommes des êtres de relation, donc de partage. Cet aller et retour est la source de notre renouvellement.

Tout est échange dans notre corps et c’est ainsi que la vie s’y entretient. Elle se déroule pour ainsi dire sur deux plans : La pensée qui crée et l’action qui lui donne forme.

La tête et les muscles.

Accorder plus de part à l’un au détriment de l’autre ne favoriserait pas un développement harmonieux. N’entretenir que le physique peut faire gonfler les muscles tandis que n’accorder d’intérêts qu’à la pensée ferait de nous des êtres désincarnés.

Il y a un temps et une place pour chaque chose.

" Il y a un temps et une place pour chaque chose. Le temps est comme un flocon de neige : Le temps que l’on se demande ce que l’on va en faire, il fond. Une vie c’est une promesse à tenir, un fruit à faire mûrir, une œuvre à exécuter "