UNE BONNE ODEUR DE VIE

Il arrive qu’une phrase, quelques mots très simples qu’on a lus quelque part, aient le don de nous impressionner. Ils nous restent en mémoire et à l’occasion, surgissent.

Ils nous accompagnent si discrètement qu’on ne se rend pas toujours compte de leur pouvoir de changer, plus ou moins en profondeur, notre façon de voir la vie, les gens et les évènements. Cette transformation, si graduelle et lente soit-elle, a été provoquée par quelques mots banals en apparence.

« Les mots humbles, dira le Frère Untel, sont les premiers au royaume de la pensée, comme dans le royaume de Dieu, les hommes humbles. » Telle par exemple, cette courte phrase récemment trouvée dans un propos d’Alain :
« La vie sent bon. » À première vue, des mots bien ordinaires et qui nous donnent le goût de répliquer que ce n’est pas le cas tous les jours. Mais l’image est si belle qu’au fond elle s’impose.

Et pour en arriver à bien sentir la vie, le philosophe propose, pour des moments où tout semble aller mal, où on aurait envie de gémir et de récriminer contre tout, où l’on ne voit plus rien de bon ni en soi ni dans les autres, une cure de bonne humeur. L’expérience est intéressante et peut nous apprendre à relativiser les faits.

« Les petits ennuis, la misère du monde crie très fort à l’heure actuelle et qu’on ne peut l’ignorer, le moment est bien choisi pour « voir » ce qui sent bon dans notre vie. Dans cette cacophonie infernale que font les guerres, les conflits, les détresses de toute sorte, il est bon d’entendre, en contrepoint, la voie pacifiante des mille et une joies quotidiennes. On les goûtera d’autant mieux qu’elles nous paraîtront plus précieuses par comparaison. Car c’est grâce à elles qu’« alors le flot de la vie coule ainsi qu’une source délivrée… que la vie sent bon ».

Oui, malgré les peines et les difficultés, il y a de bien bonnes choses à respirer dans la vie, chacun y trouvant son compte. Elles attendent tout simplement qu’on leur jette un regard d’intérêt pour parfumer des heures qui, sans elle, seraient parfois désolantes ou bien neutres.

Mieux vaut ne pas trop attendes les grandes joies : elles sont rares et éphémères. Les petites, au contraire, sont multiples et fidèles à nous accompagner chaque jour de leur bonne odeur de vie.

Ce matin, dites-vous que ce sera la plus belle journée de votre vie...

Respirer là à fond.... et je vous souhaite qu'elle sente bon.....

Source : Thérèse Hart - Les pensées de mon jardin

" Une vie, c'est une promesse à tenir, un fruit à faire mûrir, une œuvre à exécuter. C'est en empruntant le pont de l'erreur que l'on arrive sur l'île de l'expérience."