AU TRAVAIL

de Marie France Hirigoyen

Harcèlement moral et pervers narcissique ou le double piège du manipulateur !

Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste et psychothérapeute s’intéresse, dans ce livre, à un sujet répandu dans le quotidien de chacun. Le succès de cet ouvrage auprès du public atteste de la réalité et de la difficulté de subir cette forme de violence perverse qu’est le harcèlement moral.

Marie-France Hirigoyen met en lumière les stratégies meurtrières de nombre d'individus qu'elle qualifie de " pervers narcissiques " et qui s'acharnent à briser les autres à travers un comportement sournois et des paroles blessantes. Ces individus arrivent à détruire leur victime par des paroles d'humiliation, des ambiguïtés, des mots qui tuent et une attitude déstabilisante qui paralyse.

Ce livre, largement documenté s’appuie sur de nombreux témoignages de victimes, et il permet au lecteur de s’informer pour ne pas rester indifférent à des pratiques sur lesquelles il peut nous arriver de fermer les yeux au nom d’une mauvaise forme de tolérance qui prévaut dans notre culture.

Ce livre peut aider à mieux se connaître, comprendre pourquoi l’on a été victime, avoir une prise de conscience, apprendre à se libérer et à se protéger. Il peut se révéler une aide très précieuse.

Voici quelques extraits du livre de Marie-France Hirigoyen : " Le harcèlement moral ".

 




LE HARCÈLEMENT DANS L'ENTREPRISE

Dans l’entreprise, c’est de la rencontre de l’envie de pouvoir et de la perversité que naissent la violence et le harcèlement.

Par harcèlement sur le lieu de travail, il faut entendre toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits, pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne, mettre en péril l’emploi de celle-ci ou dégrader le climat de travail.

Le harcèlement a été identifié dans les pays anglo-saxons et les pays nordiques où il a été qualifié de mobbing.

Cette guerre psychologique sur le lieu de travail regroupe deux phénomènes :

- l’abus de pouvoir, qui est démasqué très vite et pas forcément accepté par les salariés ;
- la manipulation perverse, plus insidieuse à se mettre en place et qui fait d’autant plus de ravages.

Le harcèlement naît de façon anodine et se propage insidieusement. Dans un premier temps, les personnes concernées ne veulent pas se formaliser et prennent à la légère piques et brimades. Puis, ces attaques se multiplient et la victime est régulièrement acculée, mise en état d’infériorité, soumise à des manœuvres hostiles et dégradantes pendant une longue période.

De toutes ces agressions, on ne meurt pas directement, mais on perd une partie de soi-même. On revient chaque soir, usé, humilié, abîmé. Il est difficile de s’en remettre.

Ce n’est pas la remarque blessante qui constitue le harcèlement, c’est la répétition des vexations, des humiliations, sans aucun effort pour les nuancer qui constitue le phénomène destructeur.

Quand le harcèlement apparaît, c’est comme une machine qui se met en marche et qui peut tout broyer. Il s’agit d’un phénomène terrifiant parce qu’inhumain, sans états d’âme et sans pitié. L’entourage professionnel, par lâcheté, par égoïsme ou peur, préfère se tenir à l’écart. lorsque ce type d’interaction asymétrique et destructrice se met en place, il ne fera que s’amplifier si une personne extérieure n’intervient pas énergiquement. En effet, dans un moment de crise, on a tendance à accentuer ce que l’on est une entreprise rigide devient encore plus rigide, un employé dépressif encore plus dépressif, un agressif plus agressif, etc. On accentue ce que l’on est.

Il s’agit d’un phénomène circulaire. Rien ne sert alors de chercher qui est à l’origine du conflit. On en oublie même les raisons. Une suite de comportements délibérés de la part de l’agresseur est destinée à déclencher l’anxiété de la victime, ce qui provoque chez elle une attitude défensive, elle-même génératrice de nouvelles agressions. Après un certain temps d’évolution du conflit se mettent en place des phénomènes de phobie réciproque la vision de la personne haïe provoque une rage froide chez l’un, la vision du persécuteur déclenche chez la victime un phénomène de peur. C’est un réflexe conditionné agressif ou défensif. La peur entraîne chez la victime des comportements pathologiques qui serviront d’alibis pour justifier rétroactivement l’agression. Elle réagit le plus souvent d’une manière véhémente et confuse. Quoi qu’elle puisse entreprendre, quoi qu’elle fasse tout est retourné contre elle par ses persécuteurs. Le but de la manœuvre est de la désarçonner, de la pousser à la confusion totale et à la faute.

Même si le harcèlement est horizontal (un collègue harcèle une autre collègue), la hiérarchie n’intervient pas. Elle refuse de voir ou laisse faire. Elle ne prend parfois conscience du problème que lorsque la victime réagit de façon trop voyante (crise de nerfs, pleurs) ou qu’elle est trop fréquemment en arrêt de travail. Le conflit dégénère vraiment parce que l’entreprise refuse de s’en mêler. Il faut savoir que si à un moment donné du processus, quelqu’un réagit d’une façon saine, le processus s’arrête.

Qui est visé

Contrairement à ce que leurs agresseurs essaient de faire croire, les victimes ne sont pas au départ des personnes atteintes d’une quelconque pathologie ou particulièrement faibles. Au contraire, le harcèlement se met en place quand une victime réagit à l’autoritarisme d’un chef et refuse de se laisser asservir. C’est sa capacité de résister à l’autorité malgré les pressions qui la désigne comme cible.

Le harcèlement est rendu possible parce qu’il est précédé d’une dévalorisation, qui est acceptée puis cautionnée par le groupe, de la victime par le persécuteur. Cette dépréciation constitue une justification a posteriori de la cruauté exercée contre elle et conduit à penser qu’elle a bien mérité ce qui lui arrive.

Lorsque le processus de harcèlement est en place, la victime est stigmatisée on dit qu’elle est difficile à vivre, qu’elle a mauvais caractère, ou bien qu’elle est folle. On met sur le compte de sa personnalité ce qui est la conséquence du conflit, et on oublie ce qu’elle était auparavant ou ce qu’elle est dans un autre contexte.

Qui agresse qui

Le comportement d’un groupe n’est pas la somme des comportements des individus qui le composent; le groupe est une nouvelle entité qui a ses propres comportements. Freud admet la dissolution des individus dans la foule et y voit une double identification, horizontale par rapport à la horde (le groupe) et verticale par rapport au chef.

Un collègue agresse un autre collègue

Les groupes tendent à niveler les individus et supportent mal la différence. Dans certains corps de métier, il n’est pas facile pour un homme ou ne femme de se faire respecter quand il ou elle arrive. Ce sont des plaisanteries grossières, des gestes obscènes, un mépris de tout ce qu’il ou elle peut dire, le refus de prendre son travail en considération. Cela paraît du bizutage, tout le monde rit, y compris les hommes ou les femmes présentes. Ils ou elles n’ont pas le choix.

Un supérieur agressé par des subordonnés

Le cas est rare. Il s’agit en général d’une personne venant de l’extérieur, dont le style ou les méthodes sont réprouvés par le groupe et qui ne fait pas l’effort de s’adapter ou de s’imposer. Ce peut être aussi un ancien collègue qui a été promu sans que le service n’ait été consulté.

Un subordonné agressé par un supérieur

C’est le cas le plus fréquent.

COMMENT EMPÊCHER UNE VICTIME DE RÉAGIR

Pour garder le pouvoir et contrôler l’autre, on utilise des manœuvres anodines qui deviennent de plus en plus violentes si l’employé résiste. Dans un premier temps, on lui retire tout sens critique jusqu’à ce qu’il ne sache plus qui a tort qui a raison. On le stresse, on le houspille, on le surveille, on le chronomètre pour qu’il se sente en permanence sur le qui-vive, et surtout on ne lui dit rien de ce qui pourrait lui permettre de comprendre ce qui se passe. Le salarié est acculé. Il accepte toujours plus et n’arrive pas à dire que c’est insupportable. Quel que soit le point de départ et quels que soient les agresseurs, les procédés sont les mêmes on ne nomme pas le problème, mais on agit de façon sournoise pour éliminer la personne au lieu de trouver une solution. Ce processus est amplifié par le groupe, qui est pris à témoin ou même participe activement au phénomène.

Le harcèlement dans l’entreprise passe ensuite par plusieurs étapes qui ont comme point commun un refus de communication.

Refuser la communication directe

Le conflit n’est pas nommé mais il est agit quotidiennement par des attitudes de disqualification. L’agresseur refuse d’expliquer son attitude. Ce déni paralyse la victime qui ne peut se défendre, ce qui rend possible la poursuite de l’agression. En refusant de nommer le conflit, de discuter, l’agresseur empêche une discussion qui permettrait de trouver une solution. Dans le registre de la communication perverse, il faut empêcher l’autre de penser, de comprendre, de réagir.

Se soustraire au dialogue est une façon habile d’aggraver le conflit, tout en le portant au crédit de l’autre. C’est une façon de dire, sans le dire avec des mots, que l’autre ne vous intéresse pas ou même qu’il n’existe pas. Comme rien n’est dit, tout peut être reproché. Quand la victime a une propension à se culpabiliser, c’est royal.

Disqualifier

L’agression ne se passe pas ouvertement, ce qui pourrait permettre de répliquer, elle est pratiquée de façon sous-jacente, dans le registre de la communication non verbale soupirs excédés, haussements d’épaules, regards méprisants, ou bien non-dits, sous-entendus; allusions déstabilisantes ou malveillantes, remarques désobligeantes... On peut ainsi amener progressivement le doute sur les compétences professionnelles d’un salarié, en remettant en question tout ce qu’il dit ou fait.

Dans la mesure où les agressions sont indirectes, il est difficile de se défendre. Comment décrire un regard chargé de haine. Comment rapporter des sous-entendus, des non-dit. La victime, elle-même doute de ses perceptions, elle n’est pas sûre de ne pas exagérer son ressenti. On l’amène à douter d’elle-même.

La disqualification consiste aussi à ne pas regarder quelqu’un, ne pas dire bonjour, parler de la personne comme d’un objet (on ne parle pas aux choses), dire à quelqu’un devant la victime « Tu as vu, il faut être vraiment ringard pour porter des vêtements pareils ». C’est nier la présence de la victime, ne plus lui adresser la parole, ou profiter de ce qu’elle se soit absentée cinq minutes de son bureau pour lui déposer un dossier avec un Post-it dessus, au lieu de lui demander le travail directement.

Ce sont aussi des critiques indirectes dissimulées dans une plaisanterie, des railleries, des sarcasmes. On peut ensuite dire « n’est qu’une plaisanterie, personne n’est jamais mort d’une plaisanterie ». Le langage est perverti. Chaque mot cache un malentendu qui se retourne contre la victime désignée.

Discréditer

Pour cela, il suffit d’insinuer le doute dans la tête des autres « ne crois pas que... » On peut ensuite par un discours faux, fait d’un assemblage de sous-entendus, de non-dits, mettre en place un malentendu pour l’exploiter à son avantage.

Pour enfoncer l’autre, on le ridiculise, l’humilie, le couvre de sarcasmes jusqu’à ce qu’il perde confiance en lui. On l’affuble d’un surnom ridicule, on se moque d’une infirmité ou d’une défaillance. On utilise aussi la calomnie, les mensonges, les sous-entendus malveillants. On s’arrange pour que la victime le sache sans qu’elle puisse pour autant s’en défendre.

Isoler

Lorsque l’on a décidé de détruire psychologiquement un salarié, pour qu’il ne puisse pas se défendre, il faut d’abord l'isoler en cassant les alliances possibles. Quand on est seul, il est beaucoup plus difficiles de se rebeller, surtout si on vous fait croire que tout le monde est contre vous.

Par des insinuations ou des préférences affichées, on provoque des jalousies, on monte les gens les uns contre les autres, on sème la discorde. Le travail de déstabilisation est ainsi fait par des collègues envieux, et le véritable agresseur pourra dire qu’il n’y est pour rien.

Lorsque la mise à l’écart vient de collègues, c’est manger seul à la cantine, ne pas être invité lorsqu’il y a un pot.

Lorsque l’agression vient de la hiérarchie, la victime désignée est progressivement privée de toute information. Elle apprend son devenir par des notes de service. Plus tard, c’est la mise en quarantaine, au placard.

Brimer

Cela consiste à confier à la victime des tâches inutiles ou dégradantes. C’est fixer des objectifs impossibles à tenir, obligeant à rester tard le soir, à revenir le week-end pour voir ce rapport urgent jeté à la poubelle.

Ce peuvent également être des agressions physiques mais pas directes des négligences qui provoquent des accidents, des objets lourds qui tombent comme par hasard sur les pieds de la victime.

Pousser l’autre à la faute

Un moyen très habile de disqualifier quelqu’un consiste à le pousser à la faute pour pouvoir le critiquer ou le rabaisser, mais aussi pour qu’il ait une mauvaise image de lui-même. Il est très facile, par une attitude de mépris ou de provocation, d’amener quelqu’un d’impulsif à la colère ou à un comportement agressif repéré de tous. On peut ensuite dire qu’elle est folle, qu’elle perturbe la bonne marche du service.

Le harcèlement sexuel

Il ne s’agit alors pas d’obtenir des faveurs sexuelles mais de marquer son pouvoir. La femme harcelée est à disposition du harceleur.

LE POINT DE DÉPART DU HARCÈLEMENT

L’abus de pouvoir - Les manœuvres perverses

Quand un individu pervers entre dans un groupe, il tend à rassembler autour de lui les membres du groupe les plus dociles qu’il séduit. Si un individu ne se laisse pas embrigader, il est rejeté par le groupe et désigné comme bouc émissaire. Un lien social se crée ainsi entre les membres du groupe dans la critique commune de la personne isolée, par des potins et des ragots. Le groupe est alors sous influence et suit le pervers dans le cynisme et le manque de respect. Chaque individu n’a pas pour autant perdu tout sens moral, mais, dépendant d’un individu dépourvu de scrupules, ils perdent tout sens critique.

Le but d’un individu pervers est d’accéder au pouvoir ou de s’y maintenir par n’importe quel moyen, ou bien encore de masquer sa propre incompétence. Pour cela il lui faut se débarrasser de quiconque constituerait un obstacle à son ascension ou serait trop lucide sur ses façons de faire. On ne se contente donc pas d’attaquer quelqu’un de fragilisé comme dans l’abus de pouvoir mais on crée la fragilité afin d’empêcher l’autre de se défendre.

La peur génère des conduites d’obéissance, voire de soumission, de la part de la personne ciblée, mais aussi des collègues qui laissent faire, qui ne veulent pas voir ce qui se passe autour d’eux. C’est le règne de l’individualisme, du chacun « soi ». L’entourage craint, s’il se montre solidaire, d’être stigmatisé. Il ne faut pas faire de vagues.

Lorsque la victime réagit et tente de se rebeller, la malveillance latente fait place à une hostilité déclarée. Commence alors la phase de destruction morale qui a été qualifiée de psychoterreur. Là, tous les moyens sont bons, y compris la violence physique, pour démolir la personne désignée. Cela peut la conduire à un anéantissement psychique ou au suicide. Dans cette violence, l’intérêt de l’entreprise est oublié par l’agresseur, qui veut uniquement la peau de sa victime.

Dans le fonctionnement pervers, il n’y a pas que la quête du pouvoir, il y a surtout une grande jouissance à utiliser l’autre comme un objet, comme une marionnette. L’agresseur réduit l’autre à une position d’impuissance pour ensuite le détruire en toute impunité.

Porter plainte est l’unique façon de mettre fin à la psychoterreur. Mais il faut du courage ou être vraiment à bout car cela implique une rupture définitive avec l’entreprise. Il n’est pas sûr, en outre, que la plainte soit reçue, ni que la procédure déclenchée aboutisse d’une façon positive.

L’entreprise qui laisse faire

Dans les groupes de travail sous pression les conflits naissent plus facilement. Les nouvelles formes de travail, qui visent à accroître les performances des entreprises en laissant de côté tous les éléments humains sont en génératrices de stress et créent ainsi les conditions favorables à l’expression de la perversité.

L’entreprise qui encourage les méthodes perverses

L’entreprise peut elle-même devenir un système pervers lorsque la fin justifie le moyens et qu’elle est prête à tout, y compris à détruire les individus pour parvenir à ses objectifs.

CONSEILS PRATIQUES DANS L'ENTREPRISE

Repérer

Avant toute chose, il est important de bien repérer le processus de harcèlement et si possible de l’analyser. Si on a le sentiment d’une atteinte à sa dignité ou à son intégrité psychique en raison de l’attitude hostile d’une ou de plusieurs personnes, ce régulièrement et sur une longue période, on peut penser qu’il s’agit effectivement de harcèlement moral.

L’idéal est de réagir le plus tôt possible, avant d’être englué dans une situation où il n’y a pas d’autre solution que le départ.

Dès lors, il est important de noter toute forme de provocation ou toute agression. Comme pour le harcèlement psychologique familial, la difficulté de se défendre réside dans le fait qu’il y a rarement des preuves flagrantes.

La victime devra donc accumuler les traces, les indices, noter les injures, faire des photocopies de tout ce qui pourrait à un moment ou à un autre constituer sa défense. Il serait souhaitable qu’elle s’assure le concours de témoins. Malheureusement, dans un tel contexte, les collègues se défilent.

Trouver de l’aide au sein de l’entreprise

Tant que l’on est en état de se battre il faut chercher de l’aide d’abord au sein de l’entreprise. Trop souvent les salariés ne réagissent que lorsqu’il y a une procédure de licenciement en cours. Cette recherche n’est pas évidente car si la situation a pu se dégrader à ce point, c’est souvent que le responsable hiérarchique, s’il n’est pas lui-même moteur du processus, n’a pas su réagir de façon efficace. Si ce soutien moral ne peut être obtenu dans le service, il peut être recherché dans d’autres services.

À chaque étape d’une recherche d’aide au sein de l’entreprise, le salarié peut sortir du processus de harcèlement s’il a la possibilité de rencontrer un interlocuteur qui sache l’écouter.

Quand l’entreprise est de taille suffisante, il faut d’abord aller voir le DRH, cela n’est efficace que si le « » prime sur le « ».

Si le DRH ne fait rien, il faut aller voir le médecin du travail qui aidera d’abord à verbaliser le problème. Par ses constats au poste de travail, et lors de la visite médicale, il peut permettre aux salariés et aux responsables de prendre conscience du problème et de leurs conséquences graves. Tout dépend de la place du médecin du travail au sein de l’entreprise.

Résister psychologiquement

Pour se défendre, il faut être en bon état psychologique, ce qui n’est pas simple puisque la première étape du harcèlement consiste à déstabiliser la victime. Il faut donc consulter un psychiatre ou un psychothérapeute afin de retrouver l’énergie pour se défendre. Ce qui implique lorsque l’on est soignant d’aller voir dans un autre département.

Pour diminuer le stress et ses conséquences, la seule solution est l’arrêt de travail. Beaucoup de victimes le refusent de peur d’aggraver le conflit.

Si la personne est dépressive, une aide médicamenteuse, anxiolytique et antidépressive peut s’avérer indispensable.

La personne ne devra réintégrer son travail que lorsqu’elle pourra se défendre. Cela peut conduire à un arrêt de travail relativement long (parfois plusieurs mois) qui se transformera éventuellement en Congé maladie de longue durée.

Dans les relations avec le harceleur, il est plus facile de se soumettre plutôt que de résister et risquer le conflit. Quoi qu’elles éprouvent, les victimes doivent jouer l’indifférence, garder le sourire et répondre avec humour mais sans en rajouter dans l’ironie. Elles doivent rester imperturbables et ne jamais entrer dans le jeu de l’agressivité. Il leur faut laisser dire, ne pas s’énerver tout en notant chaque agression pour préparer leur défense.

Pour limiter le risque de faute professionnelle, la victime doit être irréprochable. Elle est sous les feux de l’actualité. Le moindre retard, la moindre faute seront tenus pour des preuves de sa responsabilité dans le processus.

Il serait bon qu’elle apprenne la méfiance en fermant ses tiroirs à clé, en emportant avec elle son agenda professionnel ou un dossier important sur lequel elle travaille, même, à l’heure du déjeuner.

Afin de retrouver une certaine autonomie de pensée et un esprit critique, les victimes devront appliquer une nouvelle grille de communication, comme un filtre systématique, qui leur permette de réajuster la réalité au bon sens. Prendre les messages au pied de la lettre, au besoin, en faisant préciser, et refuser d’entendre les sous-entendus.

Agir

Sur un plan professionnel, il faut être extrêmement vigilant afin de contrer la communication perverse. Il faudra anticiper sur les agressions en assurant qu’il n’y a aucune ambiguïté dans les consignes ou les ordres, en faisant lever les imprécisions et éclaircir les points douteux. Si les doutes subsistent, le salarié devra solliciter un entretien pour avoir des explications. En cas de refus, il ne faut pas hésiter à exiger cet entretien par lettre recommandée. Ces courriers pourront servir de preuves du manque de dialogue en cas de conflit. Il faut mieux passer pour anormalement méfiant, quitte à passer pour paranoïaque, que de se laisser mettre en faute. Il n’est pas mauvais, non plus, que la victime inquiète son agresseur en lui faisant savoir que, désormais, elle ne se laissera plus faire.

C’est habituellement lorsque la victime constate qu’aucune solution n’est proposée, et qu’elle craint un licenciement ou qu’elle envisage de donner sa démission qu’elle se tourne vers les syndicats ou les représentants du personnel. Mais il faut savoir que quand une situation de harcèlement est communiquée aux syndicats, cela devient un conflit ouvert. Leur intervention consiste alors à négocier un départ. Il est très difficile d’obtenir une médiation à ce niveau car les représentants du personnel ont en France beaucoup plus un rôle revendicatif qu’un rôle d’écoute et de médiation.

Pour un entretien préalable au licenciement, la loi prévoit qu’on peut se faire accompagner par la personne de son choix. Ce peut être un délégué syndical s’il y en a dans l’entreprise, ou bien un conseiller des salariés. Les conseillers des salariés sont des syndicalistes extérieurs à l’entreprise dont on trouve la liste dans les mairies et dans les préfectures, et qui vont défendre bénévolement les salariés dans les petites structures. Dans le harcèlement, il est important que l’accompagnateur soit quelqu’un en qui on a toute confiance et dont on pense a priori qu’il ne se laissera pas manipuler.

Faire intervenir la justice

COMMENT GUÉRIR

Choisir son psychothérapeute
Nommer la perversion
S’en sortir

L’essentiel n’est pas de savoir comment on s’est mis dans cette situation mais d’en sortir. Donc soutien, réconfort pour permettre à la victime de sortir de la peur et de la culpabilité.

Quand la perversion a été nommée, la victime doit repenser les événements du passé en fonction de ce qu’elle aura appris de son agression. Elle doit, avec courage, se demander quel sens avaient tel mot ou telle situation.

Se dégager de la culpabilité
Sortir de la souffrance
Guérir

 



 

 

 

 

 

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